AMF : fonds européens d’investissement à long terme, comment revoir le règlement ELTIF ?

Actualités - Cette semaine, l'AMF publie ses propositions sur la revue du règlement ELTIF sur les fonds européens d’investissement à long terme. Objectif, rendre ces fonds plus attractifs pour les investisseurs tout en protégeant les épargnants.

Dans le cadre de la révision du règlement ELTIF, l’Autorité des marchés financiers (AMF) publie ce lundi 29 mars ses propositions pour rendre les fonds européens d’investissement à long terme plus attractifs auprès d’un plus grand nombre d’investisseurs — tout en préservant un cadre protecteur pour les épargnants.

Les fonds ELTIF ont pour objectif d’apporter des financements de longue durée à des projets d’infrastructure, des sociétés non cotées ou à des petites et moyennes entreprises (PME) cotées, qui émettent des instruments de capitaux propres ou de dette. Lancés en 2015, ils n’ont pas connu le succès escompté. La revue des règles qui les encadrent permettra de mieux les accorder aux attentes des investisseurs institutionnels et des épargnants.

Six propositions phares de l’AMF

Pour le régulateur, cette revue doit être l’occasion de faire en sorte que le développement des fonds ELTIF soutienne davantage le financement de l’économie européenne — tout en permettant aux investisseurs de diversifier leur épargne en s’exposant à des actifs de long terme dans un cadre sécurisé. L’AMF met en avant les propositions suivantes :

  • relever de 500 millions à 1 milliard d’euros le plafond de capitalisation boursière des émetteurs cotés dans lesquels les ELTIF sont autorisés à investir ;
  • clarifier l’éligibilité au portefeuille des entreprises financières telles que les holdings d’acquisition et les SPV, afin de permettre l’investissement dans les montages propres au capital-investissement ;
  • autoriser des fonds ELTIF qui seraient dédiés uniquement aux investisseurs professionnels, en les dotant d’une structure plus souple incluant par exemple la possibilité de recourir aux dérivés ou de constituer des structures maîtres – nourriciers ;
  • supprimer le seuil minimum d’entrée de 10 000 euros par épargnant, tout en maintenant le devoir de conseil et le questionnaire d’adéquation préalablement à toute commercialisation aux investisseurs de détail ;
  • maintenir le caractère fermé des ELTIF, afin d’assurer la cohérence entre la politique de rachat et le profil de liquidité des actifs sous-jacents, mais envisager des mécanismes de liquidité périodique et promouvoir les plateformes susceptibles d’offrir un marché secondaire pour les fonds ELTIF ;
  • si toutefois les co-législateurs décidaient d’autoriser les ELTIF à offrir des rachats plus fréquents et donc à basculer d’un statut de fonds fermés à celui de fonds ouverts, prévoir des exigences strictes de gestion de la liquidité et confier la supervision des fonds ELTIF par l’ESMA. 

La Rédaction - Le Courrier Financier

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