Le Courrier Financier fait entendre sa voix en podcast ! Une fois par mois, retrouvez « Femmes à la Une » , l’émission de radio co-présentée par Mathilde Hodouin, rédactrice en chef du Courrier Financier, et Fabrice Cousté, journaliste chez Radio Patrimoine.
Femmes dirigeantes d’entreprise, femmes d’influence ou femmes politiques… Dans chaque épisode, nous vous proposons un portrait inédit dans lequel nos invitées racontent leur parcours. Quels défis doivent-elles relever dans leur entreprise au quotidien ? Focus sur ces femmes qui font bouger les lignes, et dont on parle si peu.
Ce jeudi 31 mars, nous recevons Joséphine Loréal, responsable de la clientèle intermédiée chez Apax Partners. Celle qui se définit comme une femme douce, coquette et féminine dévoile sur notre plateau d’autres facettes d’elle-même au gré de son parcours professionnel. Comment cette baroudeuse a-t-elle trouvé sa vocation dans la finance ? Comment a-t-elle su se remettre en question pour « sortir de sa zone de confort » ?
La finance, c’est fantastique !
Difficile d’imaginer Joséphine Loréal en vrai garçon manqué dans son enfance. C’est pourtant le terme qui la définit alors le mieux, de son propre aveu. « Très extravertie de nature », Joséphine Loréal grandit à Paris entre une mère styliste — à l’éducation « très stricte, très bourgeoise » — et un père publicitaire, plutôt anti-conformiste. « J’ai appris très jeune qu’il n’y avait pas qu’une seule façon acceptable de faire les choses. Ça m’a donné une forme de liberté, et très tôt un fort sentiment d’indépendance », nous explique-t-elle. Dyslexique avec des résultats scolaires moyens, elle passe « ric rac » son baccalauréat ES au milieu des années 1990.
Pour elle, c’est l’heure de voir le monde. Avec son sac-à-dos et une copine pour l’accompagner, la voilà qui part en voyage en Asie du Sud : ce sera l’Inde, puis l’Indonésie… A l’âge de 18 ans, elle s’installe pour un an à Miami en Floride (Etats-Unis), « officiellement pour apprendre l’anglais, même si ce n’était sans doute pas le meilleur endroit pour ça ! » s’amuse-t-elle. « J’ai beaucoup voyagé en Amérique latine, j’ai fait plein de rencontres. Aux Etats-Unis, j’ai pu discuter avec des traders à New York : c’est là que j’ai su que je voulais faire de la finance, finalement », se souvient Joséphine Loréal. Retour en France pour des études d’économie, donc.
En route vers les étoiles…
L’intuition de Joséphine était la bonne. En 2003, elle valide son Master 2 « Banque Finance Assurance » après être sortie major de sa promotion. Nous sommes juste après la crise de 2001, mais la jeune femme veut « débuter chez un grand de la finance, pour se faire la main ». Notre invitée entre chez CDC IXIS Asset Management (aujourd’hui Ostrum AM), au sein de l’équipe Sales. En charge de développer la distribution en France, elle se retrouve dans les allées d’un événement professionnel lyonnais encore peu connu… Patrimonia, pour la deuxième édition du salon. « J’ai découvert l’univers des CGP et j’ai adoré », se souvient Joséphine Loréal.
Mais notre invitée a besoin d’explorer de nouvelles classes d’actifs. Entre 2006 et 2018, elle rejoint Edmond de Rothschild Asset Management (EDRAM) pour s’occuper des banques de réseaux. « C’était un milieu très masculin, mais cela ne m’a pas freinée. J’avais en moyenne une promotion tous les deux ans », déclare Joséphine Loréal. Elle qui se sent « assez proche des hommes dans sa façon de penser » reconnaît toutefois que son parcours n’a vraiment été un chemin de roses. « J’ai essayé d’être plus crédible que les autres, de creuser davantage. C’est quand même un milieu plutôt misogyne, on ne va pas se mentir ! »
…et la planète Private Equity
Cette adepte de la boxe thaïe — « J’aime bien, c’est un peu comme une danse » — et des tournois de poker joue de sa féminité sans se laisser détourner de ses objectifs. Cette mère de deux jeunes enfants (7 ans et 5 ans) sait comment rebondir. « Votre véritable vie professionnelle commence le jour où vous vous faites virer », nous souffle-t-elle, hors micro. Après un passage chez Candriam (2018-2020), la voilà qui postule chez le fonds de Private Equity Apax Partners. « Pour une fois, personne n’est venu me chercher. J’y suis allée parce que j’ai la certitude que c’est la classe d’actifs où il faut être aujourd’hui ». De l’audace, encore de l’audace !