par 
Le Courrier Financier fait entendre sa voix en podcast ! Une fois par mois, retrouvez « Femmes à la Une » , l’émission de radio co-présentée par Mathilde Hodouin, rédactrice en chef du Courrier Financier, et Fabrice Cousté, journaliste chez Radio Patrimoine.
Femmes dirigeantes d’entreprise, femmes d’influence ou femmes politiques… Dans chaque épisode, nous vous proposons un portrait inédit dans lequel nos invitées racontent leur parcours. Quels défis doivent-elles relever dans leur entreprise au quotidien ? Focus sur ces femmes qui font bouger les lignes, et dont on parle si peu.
Ce jeudi 10 février, nous recevons Gaëlla Hellegouarch, Directrice Générale, associée et cofondatrice de Theoreim depuis 2020. Sur notre plateau, elle raconte sa route professionnelle au gré de ses mentors, « des hommes en l’occurrence ». Quelles étapes a-t-elle franchi jusqu’à la création de Theoreim, sa société de gestion d’actifs spécialisée dans la gestion de fonds dans la pierre qui connaît un succès retentissant ?
Un coup de foudre professionnel
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Gaëlla Hellegouarch grandit à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) dans les années 1980. Elle évolue entre ses deux parents cadres et une grande sœur bonne élève. Mais notre invitée, elle, n’est pas vraiment du genre première de la classe. « Je m’ennuyais à l’école, mais j’aimais beaucoup mes copines », nous confie-t-elle avec un sourire. Cette fibre sociale naissance lui vaudra, adolescente, le surnom affectueux de « Pause Café », d’après la série éponyme qui passait à l’époque sur TF1.
Jugée têtue et bavarde, Gaëlla Hellegouarch développe une personnalité très indépendante. Après un baccalauréat littéraire obtenu en 1993, elle intègre l’ISIPCA Paris — grande école des métiers du parfum, de la cosmétique et des arômes. « C’était un peu par hasard, il fallait bien étudier quelque chose », reconnaît-elle. Si elle ne deviendra pas un nez créateur de parfum, Gaëlla Hellegouarch n’aura en revanche de cesse de suivre son flair. Un ami proche lui fait découvrir la gestion de patrimoine. « J’ai su tout de suite que je voulais faire ce métier ! »
Prise de vue : Priscillia Harimanana
Immobilier durable, première tentative
En 1998, elle rejoint AGF — aujourd’hui Allianz — en tant que chargée d’affaires en région parisienne. Puis elle rejoint Crédit Mutuel Arkéa (2002-2005) où elle s’occupe d’une clientèle BtoC haut-de-gamme, au poste de conseillère en gestion de patrimoine (CGP) dans le cabinet Espace Patrimoine Conseil. A cette évocation, ses yeux bleus pétillent. « Je suis littéralement tombée dans l’immobilier. J’ai aimé cette classe d’actifs tangibles ». La machine est lancée. L’évolution professionnelle de notre invitée se poursuivra sans accro au cours de la décennie suivante.
Prise de vue : Priscillia Harimanana
Gaëlla Hellegouarch intègre iSelection en tant que spécialiste en immobilier patrimonial (2005-2008) puis Groupe Océanic au poste de Directrice commerciale (2008-2012). « Je n’avais pas d’ambitions démesurées. Je pense que je n’ai gêné personne, mais surtout j’ai rencontré des hommes qui avaient la culture de la transmission », analyse-t-elle. Mère d’un petit garçon, Gaëlla Hellegourach se lance dans l’aventure entrepreneuriale, avec sa plateforme immobilière I Ethique (2013-2014). L’aventure tourne court. « C’était trop tôt pour la finance durable ».
Vous avez bien dit « plafond de verre » ?
L’expérience suivante sera déterminante. Gaëlla Hellegouarch entre chez BNP Paribas Real Estate (2015-2017) où elle rencontre les futurs associés, avec qui elle va créer Theoreim en 2020. Mais nous n’y sommes pas encore. Notre invitée étoffe son savoir-faire immobilier, en développant les réseaux externes CGP sur l’offre SCPI BNP Paribas Reim France. Elle supervise le référencement assureurs et la collecte de l’OPCI Diversipierre. Dans ce cadre, elle admet « avoir reçu autant de cadeaux [qu’elle a] pris de coups ». Depuis le lycée, Gaëlla Hellegouarch n’a pas la langue dans sa poche… mais ça ne suffit pas toujours.
Gaëlla Hellegouarch repousse l’idée d’avoir heurté un plafond de verre. De son propre aveu, il lui manque plutôt « la fibre politique ». Elle repart, mais avec un carnet d’adresses plein. Après un passage chez Novaxia (2018) puis Paref Gestion (2018-2019), la voilà de retour à ses amours : immobilier et entrepreneuriat chez Theoreim, spécialiste des fonds immobiliers en multigestion et architecture ouverte (plus de détails ici sur leurs UC immobilières). Les quotas de femmes en entreprise ? « Chez Theoreim, nous regardons les compétences, pas le genre ». Pour les jeunes femmes qui arrivent derrière elle, Gaëlla Hellegouarch n’a qu’un conseil : « choisissez bien les entreprises où vous postulez ».
