Le cercle vertueux des fonds ISR

Asset Management - Quelques années auparavant, l’Investissement Solidaire et Responsable (ISR) n’était qu’une chimère. Les investisseurs étaient loin de se douter que les problématiques climat seraient prises en compte dans le choix de leurs placements. Pourtant aujourd'hui, les fonds ISR participent pleinement à l'intérêt des investisseurs pour la lutte contre le changement climatique.

En 2017, les fonds ISR sont au nombre de 400 et représentent un volume de marché de 125 milliards d’euros. Au premier trimestre, l’indicateur Novethic a enregistré quatre créations de fonds ISR. Ces chiffres mettent en avant une volonté nouvelle de la part des investisseurs de conjuguer bénéfice financier et environnemental et/ou social.

Les fonds ISR correspondent aux nouvelles attentes des investisseurs

Dans un contexte de sensibilisation mondiale sur les risques liés aux changements climatiques, les investisseurs se sentent de plus en plus concernés par ce phénomène : ils souhaitent devenir acteurs de la lutte. Les fonds ISR répondent, dans ce sens, parfaitement à cette demande puisqu’ils suivent des thématiques telles que l’eau, l’environnement ou la transition énergétique.

À cela s’ajoute le fait que les notions de “contrôle” et de “gouvernance” sont au cœur des mutations comportementales. Les consommateurs prêtent attention à l’origine des produits qu’ils achètent, tout comme les investisseurs prêtent attention à leurs investissements. Là encore, les fonds ISR apportent une solution à cette demande croissante : l’investisseur sait où va son argent et comment il est employé.

Ainsi, cette mutation comportementale observée chez les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou particuliers, devient un moteur à la dynamique des fonds ISR et pousse les acteurs de la finance à prendre en considération ces changements. Ce qui explique, en partie, la multiplication des fonds ISR.

Les acteurs de la finance répondent à la demande des investisseurs

Le comportement de l’investisseur a un impact direct sur le comportement de l’entreprise (banque, assurance, sociétés de gestion…), soucieuse de sa réputation, pilier de son économie. Les entreprises elles-même s’influencent d’ailleurs entre elles, entrant, à cette occasion, dans un cercle vertueux de développement durable.

Les fonds ISR, basés sur des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) intègrent ce jeu de co-influence puisque ces critères ESG sont en accord avec la volonté de transparence et de contrôle et de  des investisseurs. L’indicateur Novethic va plus loin : il distingue les “ISR de conviction” des autres ISR, et invite ainsi les émetteurs de fonds à s’engager fortement à travers l’analyse ESG.

L’enjeu central pour l’investissement responsable est de lier performance financière et performance extra-financière. C’est dans ce contexte que viennent s’agréger, à cet ensemble d’acteurs, de nouvelles start-up ou fintechs qui répondent à ces différents besoins de résultats financiers, sociaux, environnementaux,… en faisant appel aux nouvelles technologies.

Si l’implication des acteurs dans les fonds ISR est en train de changer la donne en matière d’investissement, cette tendance est-elle durable ou est-elle appelée à s’essouffler ?

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Charlyne Alloin

Rédactrice - Le Courrier Financier

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