Rendement à long terme : il n’y a pas de lois fondamentales

Patrimoine - Les lois du marché sont impénétrables. Pourtant chacun, dans la communauté financière et au-delà les épargnants appuyés par leur conseil, cherchent à appréhender le couple rendement risque des actifs financiers mis à notre disposition.

Nous nous reposons souvent sur les séries longues terme pour évaluer les perspectives, avec l’idée que l’histoire nous permet d’estimer les lois fondamentales. Les premières séries temporelles sur les actions et les obligations remontent aux Etats Unis à la fin du 19ème siècle. En France, il faudra attendre 1950 pour voir l’INSEE constituer une base de données sur les performances boursières et la création du CAC 40 remonte à seulement 1987. Ces historiques sont somme toute limités.

Pour pallier à ces historiques somme toute limités nous pouvons établir un raisonnement par l’absurde. Sur ce principe nous nous risquons à un exercice purement fictif. Quel serait notre richesse si nos ancêtres au début de notre ère avait placé l’équivalent d’un euro et réussi à obtenir un rendement réel de 1%. Ce Patrimoine, transmis équitablement aux générations futures, récompenserait aujourd’hui chaque héritier l’équivalent de 10.4 million d’Euro de patrimoine.

Les faits, sont malheureusement bien différents. Les crises, les guerres et les dévaluations monétaires au cours des siècles n’ont pas permis d’obtenir cette performance réelle sur une aussi longue période. Il faut donc reconnaître que l’essor des marchés financiers et leur capacité à faire croître le patrimoine est phénomène  séculaire.

Aujourd’hui, l’action de la BCE (qualifiée de répression financière par les économistes) a permis de soutenir la croissance européenne mais a en même temps conduit à des taux d’intérêt anormalement bas.  Les taux 10 ans sur les obligations d’Etat se situent aujourd’hui à 0.8% en zone Euro et 2.3% aux Etats Unis. L’inflation (hors éléments volatils) peine à atteindre l’objectif des 2% fixés par les banquiers centraux. Les taux réels à long terme sont donc aujourd’hui proches de zéro (-0.5% en zone Euro, +0.6% aux Etats unis). Il faut donc chercher du côté des actions pour espérer une croissance réelle de son patrimoine.  Depuis le 1er janvier 1999 (date de la création de l’Euro), la performance nette d’inflation des actions européennes s’établie à 6% en moyenne.

Une allocation mixte permet de réduire les risques associés au prix d’une moindre performance. Et les perspectives économiques sur les prochaines années semblent nous tenir à l’écart d’une des nombreuses crises qui ont marqué l’histoire.