Investir l’épargne dans les entreprises : la réponse pour restaurer l’emploi et la compétitivité d’un pays !

Patrimoine - En cette année 2017 de nouveau quinquennat, alors que l‘économie française poursuit son décrochage compétitif dans une économie mondiale en croissance et que la menace de repli sur soi sous ses différentes formes (économique et politique) se fait grandissante, il est urgent d’investir dans le développement de nos entreprises pour relancer la croissance et l’emploi.

Toutes les études montrent que les entreprises de taille moyenne (ETM) sont un moteur essentiel de la croissance économique et de la création d’emplois. En France, 88% des emplois créés depuis 20 ans l’ont été par les PME et 57% l’ont été par les 5% d’entre-elles grandissant le plus vite.

Face à l’accélération de la mutation technologique de l’économie mondiale qui place l’innovation et le client au cœur de l’entreprise: la proximité que les ETM entretiennent avec le marché accroissent leur agilité et donc leur capacité à innover et à développer rapidement des solutions en adéquation avec les besoins des clients.

Dans ce contexte, faire grandir les entreprises de taille moyenne représente logiquement et plus que jamais la meilleure solution pour créer de l’emploi, de la croissance et de la compétitivité dans notre pays.

En France, pénalisées depuis trop longtemps par un ISF qui privilégient la distribution des profits plutôt que leur réinvestissement, et par des taux de marges de près de 10% inférieures à leurs homologues allemandes ou italiennes, les ETM françaises manquent cruellement des fonds propres pérennes nécessaires pour déployer tout leur potentiel. En cause, l’allocation de l’épargne française, certes abondante, mais trop peu investie dans l’économie réelle et dans les entreprises.

D’après l’AFIC & EY, seulement 1% de l’épargne gérée par les investisseurs institutionnels français est investie dans les entreprises non cotées. Ce ratio est 3 fois plus élevé pour les assureurs européens et 6 fois plus élevé pour les caisses de retraite nord-américaines.

La surpondération massive des produits d’épargne réglementés et des fonds en euros dans le patrimoine des ménages français, des produits dont le rendement est pourtant médiocre, ne contribuent pas à l’investissement dans l’économie réelle et témoignent d’une aversion au risque culturelle et mortifère.

L’assurance-vie est devenue un gigantesque Livret A

Avec 1 632 Mds d’encours, l’assurance-vie concentre près de 37% de l’épargne financière totale française et constitue la 1ère poche d’épargne financière des Français. En dépit de la baisse des taux qui a considérablement impacté le rendement des supports en euros, le fonds euro représentait plus de 80% de l’encours global de l’assurance-vie à la fin du second semestre.  L’épargne salariale qui représentait environ 122,5 Mds d’euros fin 2016 est également concernée par ce dangereux déséquilibre d’allocation puisque les fonds monétaires représentent environ 30% des encours.

Dans un contexte durable de taux bas, cette allocation court-termiste ne répond ni aux besoins de financement des ETM ni aux objectifs d’investissement des épargnants et fait peser un risque systémique sur les compagnies d’assurances qui seront bientôt obligées de puiser dans leurs réserves historiques pour maintenir l’attractivité de leur fonds euros.

En outre, l’ISF contribue à amputer la capacité de croissance des PME et ETI françaises familiales en pénalisant les actionnaires familiaux et en favorisant le versement de dividendes au détriment du renforcement des fonds propres de la société. L’ISF engendre une « glaciation » de l’épargne en incitant les contribuables assujettis à avoir une épargne immobile afin de ne pas externaliser de plus-values. Supprimer l’ISF ou l’indexer sur l’Euribor 1 an tout en maintenant le mécanisme du plafonnement et les exonérations actuelles, encouragerait une meilleure rotation du capital permettant d’irriguer l’économie.

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