Les Français et l’épargne, une histoire qui dure

Patrimoine - Les ménages maintiennent leur effort d’épargne. Le taux d’épargne est de 14,5 % du revenu disponible brut, ce qui place la France dans le peloton de tête au sein de l’Union européenne. Quel comportement les Français adoptent-ils face à leur épargne ?

Les Français toujours accrocs à la liquidité

Les incertitudes politiques, le Brexit, les débats sur un éventuel Frexit ainsi que la baisse des taux d’intérêt ont incité de nombreux épargnants à accroître leurs disponibilités. Dans le cadre de l’enquête  Amphitéa 2017, 29 % des sondés ont indiqué qu’aucun placement n’était rentable. De ce fait, il n’est pas étonnant que les dépôts à vue continuent leur fabuleuse progression. Au mois de février 2017, l’encours des dépôts à vue dépassait 397 milliards d’euros contre 233 milliards d’euros en février 2008 avant la survenue de la crise financière.

Les français sont-ils généreux ?

Aux États-Unis, la pratique des dons est très importante et concerne toutes les catégories sociales. En France, le recours à la générosité publique se développe. Le nombre croissant de fondations, la réduction des financements publics et la volonté croissante des Français de s’impliquer dans la vie sociale expliquent cette évolution qui est, en outre, fiscalement aidée par les pouvoirs publics.

En 2014, 2,390 milliards d’euros de dons ont été déclarés contre 1,076 milliard d’euros en 2001. Les donations ont fortement progressé de 2001 à 2012, passant de 1 à 2,2 milliards d’euros.

Dans la collecte des dons, les plateformes numériques commencent à prendre de l’importance. Elles sont responsables de la collecte de plus de 200 millions d’euros contre 78 millions en 2013.

La crise a entraîné un plafonnement des dons. L’augmentation des impôts, la stagnation du pouvoir d’achat et la multiplication des sollicitations contribuent à cette stagnation constatée depuis 2012. Le nombre de foyers déclarant un don a également tendance à se contracter. S’Il est passé de 4,4 à 5,6 millions de 2001 à 2012, depuis, ce nombre est en baisse (5,46 en 2014).

Les Français plébiscitent les donations

76 % des Français se déclarent favorables à une remise en cause de l’héritage classique tel qu’il existe au décès des personnes. Ils souhaitent que la transmission du vivant des personnes soit favorisée en permettant des donations aux enfants et petits-enfants et en les taxant à un niveau assez faible. Il est souhaité par 74 % des détenteurs d’un patrimoine élevé. Jérôme

82 % des plus de 65 ans se montrent favorables à la transmission par donation, préférant donner de leur vivant plutôt qu’après leur mort. La surprise provient des 18-24 ans partagés à 50-50 entre héritage et donation. Peut-être une part significative d’entre eux craint-elle qu’un système de donations favorise à l’excès les générations qui les précèdent, les privant de toute perspective d’héritage, à moins que cela ne soit dû à une moindre sensibilité aux questions patrimoniales que leurs aînés. Mais dès la tranche des 25-34 ans, le soutien au développement des donations l’emporte nettement (par 9 % contre 31 %).

Philippe Crevel - Cercle de l'Epargne

Directeur

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