Pas de performance possible sans risques sélectionnés, acceptés, évalués et suivis

Asset Management - Dans un contexte de taux bas, la poche de diversification des actifs institutionnels doit contribuer à satisfaire les objectifs de rendement comptable de l’exercice et ce, dans le cadre d’une allocation stratégique par classe d’actifs. Cette dernière étant validée par le Conseil d’Administration des Institutions, en adéquation avec leur passif.

Une allocation de type cœur satellite telle que pratiquée par le Groupe Pasteur Mutualité dont Jean-Pierre Cave est le Trésorier, (GPM est une institution membre de l’AF2I), doit permettre de laisser une place sur des segments de marchés à fort potentiel à des process de gestion et à des types de compétences spécialisés, dans lesquels l’alpha du gérant est important.

Avec des rendements obligataires dont la hausse se fait attendre, notamment sur le crédit, la problématique du réinvestissement des tombées des mandats demeure aigüe. Pour préserver des rendements de la poche de portage, exploiter la pentification ne suffit pas.

Outre la nécessité de prendre en compte des spécificités en termes d’exigences de rendement, de types d’émetteurs, de ratings, de maturités acceptées, de bornes… fixées par chacun des mandants institutionnels, l’analyse du risque de crédit demeure cruciale, tant dans sa dimension financière qu’extra-financière. En effet, celle-ci prend tout son sens dans une logique de portage jusqu’à l’échéance, dans laquelle le risque spécifique se doit d’être analysé et suivi dans la durée.

Les risques émetteurs sont hétérogènes. Dans la construction de portefeuille, nous sommes tout particulièrement attentifs à diversifier ce risque. Dans un environnement dominé par la politique et la macro, le risque spécifique, pour autant, ne disparaît pas et doit être géré. Diversifier ce risque en veillant à la granularité des portefeuilles, permet alors de faire face à des évènements imprévisibles, de type fraude ou autre, que l’analyse ne suffit pas à appréhender, même si elle permet de le circonscrire autant que possible.

Mais dans ce contexte de taux bas, les rendements des mandats assurantiels diversifiés sont aussi conditionnés par la performance de la poche de diversification.

Dans la poche de diversification, la génération de performance doit privilégier la sécurisation des objectifs de rendement des mandants, ce qui passe par deux choses : la recherche de supports et de stratégies mais aussi une construction de portefeuille diversifiée, offrant une régularité optimisée, à chaque fois que cela est possible. La volatilité résiduelle de cette poche doit néanmoins être prise en compte en cours d’exercice, en exploitant au mieux les opportunités lorsqu’elles se présentent. La diversification contribue ainsi à atténuer les chocs exogènes éventuels, notamment politiques, par définition plus difficiles à anticiper.

Jean-Pierre Cave, chez GPM, est convaincu à juste titre que la recherche de gérants spécialistes à fort alpha est nécessaire, dans le cadre d’une construction de portefeuille diversifiant les classes d’actifs et les styles de gestion. La volatilité d’un gérant spécialiste doit être acceptée, insiste-t-il,  comme la condition nécessaire à la génération de performance. La diversification entre styles de gestion et classes d’actifs, permet de réduire le risque global du portefeuille, tout en incluant des OPC qui, individuellement, peuvent être plus volatiles mais générateurs de surperformance.

Dans un environnement de marchés financiers toujours plus complexes, le partenariat entre l’institutionnel et l’asset manager, chacun dans son rôle, permet de répondre aux défis d’exigences réglementaires et de transparence croissante. De leur côté, le rendement comptable et la performance financière des placements demeurent des enjeux essentiels ainsi qu’ils l’ont toujours été.

Nicolas Demont

Directeur Général d’EGAMO

Voir tous les articles de Nicolas