Wall Street plus fort que le « shutdown »

Asset Management - Un an après son investiture, Donald Trump a été confronté à son premier « shutdown ». Le « shutdown » signifiant « fermeture » est une mesure prévue par la Constitution américaine aboutissant à l’arrêt des administrations américaines du fait de l’absence d’un accord au Congrès sur le vote du budget du pays.

Ce dernier nécessite une majorité qualifiée de 60 voix au Sénat. Or, seuls 50 voix se sont prononcées en faveur du budget. Donald Trump n’a pas fait le plein des voix républicaines et n’a pas réussi à entraîner en sa faveur quelques voix démocrates. Le pays ne peut donc plus payer ses fonctionnaires. Pour les administrations vitales comme la police, l’armée, les prisons, les services médicaux, le contrôle aérien, l’éducation, le personnel continue à travailler sans être payé. Une régularisation intervient, en règle générale, après la levée du « shutdown ».

En revanche, plus de 850 000 employés fédéraux sont placés automatiquement en congés sans solde

Il leur est alors interdit de travailler, même bénévolement, sous peine de poursuite. Sont notamment visés les agents de l’administration fiscale, les employés des musées nationaux, ceux des parcs nationaux, etc. Pour éviter toute erreur, un email est envoyé à tous les employés quand le « shutdown » est officiellement déclenché. La durée d’un « shutdown » dépend des tractations entre les deux partis. Il est fort probable qu’un accord puisse être trouvé dans les prochains jours. La durée record est de 28 jours au total.

Les Etats-Unis sont régulièrement confrontés à ce type de problème. C’est le 19e « shutdown » depuis 1977. Ronald Reagan en a connu huit lors de ses deux mandats, entre 1981 et 1989. Le dernier en date remonte à l’ère Obama, en 2013. Il avait duré deux semaines et coûté entre 1,6 et 4,8 milliards d’euros, selon des estimations de la Maison Blanche. Le « shutdown » en cours pourrait coûter 0,1 point de PIB de croissance sur le premier trimestre.

La bourse de New York est restée impavide face à ce « shutdown » qui était anticipée. Les cours ont continué à progresser vendredi. Les investisseurs ont été plus inquiets des résultats ambigus d’IBM que du blocage de l’administration fédérale.

Philippe Crevel - Cercle de l'Epargne

Directeur

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