Point marchés : focus sur les banques centrales et l’OPEP

Asset Management - Après le bon bol d'air estival, les marchés financiers ont quelque peu consolidé au cours du mois de septembre, tout en s'affichant en très vive hausse sur le troisième trimestre. À ce titre, il est intéressant de noter à quel point les inquiétudes de début d'année, sans être totalement effacées, se sont normalisées au fil de l’année.

En effet, l’indice STOXX Europe 600 dividendes réinvestis qui avait souffert au premier trimestre (-7,15%) avait ensuite stagné (-0,75%) au second, avant donc de bien se comporter au cours du trimestre clos fin septembre (+4,38%). Alors que débute le dernier trimestre, les indices ne sont pas si éloignés de leur point de début janvier ce qui laisse l’espoir d’un exercice qui pourrait terminer dans le vert.

Une fois n’est pas coutume, les Banques Centrales ont polarisé toute l’attention des investisseurs. Si les attentes étaient fortes quant à l’intervention de Mario Draghi, elles ont été douchées par une absence de modification du ‘Quantitative Easing’ de l’institution européenne. Il faut reconnaître que l’artillerie lourde annoncée au début de l’été (achat d’obligations corporate en sus du plan en cours) a limité de facto le champ d’élargissement, même si le marché s’était pris au jeu d’espérer une extension au-delà de mars 2017.

La BCE a donc passé son tour, mais était-ce par manque de munitions ou pour laisser la Réserve Fédérale dégainer en premier quelques jours plus tard ? Si le doute était permis, Janet Yellen a renvoyé la balle à l’italien en annonçant un statu quo de sa politique monétaire, laissant donc les deux Banques Centrales dans la même posture qu’avant l’été.

Si les opinions ont divergé aux Etats-Unis au sein du conseil des gouverneurs, le choix de ne pas agir en septembre a certainement plus été dicté par l’échéance électorale de novembre que par des considérations macroéconomiques. D’ailleurs dans son allocution, la présidente de la Fed a plus que laissé la porte ouverte pour un mouvement de remontée des taux en décembre.

L’OPEP crée la surprise

Si les deux Banques Centrales faisaient du sur place, c’est contre toute attente, en provenance d’Alger et de la réunion de l’OPEP que sont venues les surprises. En effet, un accord de dernière minute a clôturé le comité avec une entente sur une limitation de l’offre de pétrole. La production totale du cartel sera limitée à 32,5 millions de barils par jour, contre un niveau actuel de 33,3 millions. C’est la première fois en huit ans qu’une telle décision de réduire la production de pétrole a été prise par les membres de l’OPEP.

Toutefois, cette décision demandera à être définitivement entérinée lors de la prochaine réunion (le 30 novembre à Vienne) avec la fixation des futurs niveaux de production de chaque pays membre. L’annonce surprise faisait ainsi monter les cours du pétrole, le WTI en frôlant les 50$ s’éloignait probablement définitivement de ses plus bas.

Si cette bonne nouvelle permettait d’ôter une inquiétude qui avait fortement fait douter les investisseurs en début d’année, d’autres comme les proches échéances électorales (Etats-Unis, Italie, Espagne) pourraient déstabiliser les marchés, ou au contraire les libérer pour une fin d’année plus radieuse…

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Benoît Jauvert - La Financière de l'Oxer

Président de la Financière de l'Oxer

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