Octobre : une croissance économique mondiale solide, des politiques monétaires accommodantes

Asset Management - Le mois d’octobre a été très favorable aux actifs risqués. Plusieurs marchés actions ont atteint des records, toujours soutenus par une croissance économique mondiale solide, des politiques monétaires accommodantes et un regain d’espoir concernant le lancement de la réforme fiscale aux Etats-Unis.

A la fin du mois, la publication de résultats d’entreprises américaines meilleurs que prévu a contribué au dynamisme des actions. La perspective du maintien d’une politique monétaire accommodante en Europe a permis aux marchés de taux de poursuivre leur progression et à l’euro de repasser sous le seuil des 1,17 dollar pour la première fois depuis fin juillet.

Du côté des actions…

Les principaux marchés actions européens ont poursuivi leur progression au mois d’octobre, soutenus par la vigueur de la croissance européenne et mondiale. En zone euro, le PIB a augmenté sur les trois premiers trimestres au rythme annualisé de 2,4%, dépassant à la fois les Etats-Unis et le Royaume-Uni, tandis que le taux de chômage est tombé en septembre à 8,9%, au plus bas depuis janvier 2009. L’inflation en revanche a ralenti à +1,4% en octobre, selon Eurostat, après deux mois d’accélération. Ce ralentissement conforte la BCE dans le maintien d’une politique monétaire accommodante encore un certain temps. Le CAC 40 a ainsi terminé le mois sur ses plus hauts niveaux de l’année tandis que Francfort et Londres ont atteint leur plus haut niveau historique grâce notamment à la surperformance des secteurs cycliques et exportateurs. La Bourse de Madrid a sous-performé en raison de l’incertitude causée par la crise politique entre la Catalogne et le gouvernement de Madrid.

Wall Street a poursuivi sa marche en avant, alimenté par la solidité de l’économie américaine, le pragmatisme de la Fed, et l’espoir suscité par la réforme fiscale promise par Donald Trump. A la fin du mois, les résultats trimestriels meilleurs que prévu de poids lourds aux activités aussi différentes que Caterpillar, United Technologies, 3M, Microsoft, Amazon, ou Intel, ont contribué à justifier la valorisation élevée des marchés actions.

Octobre a été faste pour les actions japonaises. L’indice Nikkei a clôturé le mois tout proche de son record de 21 ans, saluant la victoire aux législatives du Premier ministre Shinzo Abe. En poste depuis 2012, ce dernier a promis de poursuivre les politiques économique et monétaire qui ont soutenu la Bourse de Tokyo ces dernières années. Il a notamment réaffirmé son soutien au vaste programme d’assouplissement quantitatif de la Banque du Japon (BoJ), qui a permis de déprécier le yen face aux autres grandes devises afin de renforcer la compétitivité des multinationales japonaises.

Les marchés émergents ont également progressé. Grâce à la vigueur de la zone Asie- Pacifique, l’indice MSCI Emerging Market a atteint son niveau le plus élevé depuis juillet 2011. Les investisseurs ont bien accueilli le relèvement des prévisions de croissance mondiale du FMI. En Chine, le gouvernement a confirmé l’objectif officiel de croissance pour 2017, à savoir 6,5%. Le 19ème congrès du Parti Communiste a renforcé les pouvoirs du président Xi Jinping.

 

Du côté des taux…

Le marché obligataire européen a progressé en octobre, soutenu par la BCE en fin de mois. La banque centrale a confirmé qu’elle maintiendrait ses taux directeurs à leur bas niveau actuel bien après la fin de son programme d’assouplissement quantitatif qu’elle a prolongé jusqu’en septembre 2018 au moins, tout en réduisant le montant mensuel de ses achats à 30 milliards d’euros à compter du mois de janvier contre 60 milliards actuellement.

Le taux allemand à 10 ans, à 0,46% fin septembre, est tombé à 0,36% fin octobre. Le taux 10 ans français est resté quasi-stable à 0,75% malgré un pic en cours de mois à 0,88%. Parmi les pays périphériques, les rendements des obligations d’Etat italiennes ont fortement baissé à 1,81% pour le taux 10 ans (contre 2,1% fin septembre) après le relèvement inattendu de la note souveraine de l’Italie par Standard & Poor’s. L’Espagne a connu un parcours chaotique, avec un taux à 10 ans finalement en baisse à 1,45% fin octobre, après avoir touché un plus haut à 1,76% en raison des craintes liées à la crise politique entre la Catalogne et le gouvernement de Madrid.

Le marché du crédit euro a poursuivi sa progression, high yield en tête, poussant les spreads à leurs plus bas niveaux de l’année, soutenu par la vigueur de l’économie, et des remboursements et tombées de coupons couplés à une poursuite des achats de la BCE à un rythme certes plus modéré mais pour plus longtemps que prévu.

 

Le scénario économique

Aux Etats Unis, les perspectives de croissance restent solides. La première estimation du PIB américain du 3ème trimestre a surpris à la hausse à +3% en rythme annualisé, après +3,1% au 2ème trimestre. Selon nous, la Réserve fédérale va relever ses taux encore une fois en 2017, puis à nouveau à deux ou trois occasions en 2018.

Nous tablons sur la poursuite de l’amélioration de la dynamique dans la zone euro, qui pourrait afficher une croissance supérieure à 2% cette année, pour la première fois depuis 2011. Nous estimons que la BCE annoncera une réduction de ses achats d’actifs plus tard dans l’année, mais nous ne nous attendons pas à une hausse des taux directeurs avant le second semestre 2018.

Pour le Japon, le consensus estime désormais que la croissance pourrait dépasser 1,5% en 2017, dans le sillage des bonnes surprises économiques du 2ème trimestre.

En Chine, notre scénario central exclut un « hard landing » (ralentissement brutal). La dynamique économique a réservé de bonnes surprises au 2ème trimestre, ce qui suggère que l’objectif annuel de 6,5 % devrait être nettement dépassé.