Marchés : un mois de novembre contrasté

Asset Management - Les actifs à risque ont vécu un mois de novembre contrasté. Les principaux indices actions européens ont consolidé après deux mois consécutifs de hausse. Aux Etats-Unis en revanche, le rallye s’est poursuivi, toujours soutenu par la perspective d’une baisse des impôts. A l’échelle mondiale, le climat économique reste au beau fixe. L’indice MSCI World a signé son 13ème mois consécutif de hausse, une première depuis sa création il y a trente ans. Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’Etat sont restés orientés à la baisse et les spreads des pays périphériques se sont resserrés.

Les marchés actions européens ont débuté le mois de novembre tambour battant

Le Dax a établi en première semaine un record absolu en séance tandis que le CAC 40 a atteint un nouveau plus haut de l’année. La confirmation de la bonne santé de l’économie mondiale et la publication de résultats d’entreprises solides ont relégué au second plan la crise catalane. La tendance s’est toutefois inversée en deuxième semaine. Si les marchés n’ont guère réagi à l’incapacité d’Angela Merkel à former une coalition gouvernementale, certains investisseurs ont pris prétexte du retour de l’euro au-dessus du seuil de 1,19 dollar pour prendre une partie de leurs bénéfices. Au final, le bilan mensuel des Bourses européennes ressort négatif pour la première fois depuis août. Londres a également abandonné du terrain, affecté par les incertitudes persistantes concernant le Brexit.

Aux Etats-Unis en revanche, l’embellie s’est prolongée malgré une brève correction du Nasdaq en fin de mois

Les investisseurs ont bien accueilli les premières déclarations de Jerome Powell, qui succèdera à Janet Yellen à la tête de la Fed en février prochain. Jerome Powell a assuré qu’il poursuivra le resserrement monétaire mise en œuvre par Janet Yellen et s’est dit favorable à un allégement de la réglementation du secteur financier. Autre bonne nouvelle, le PIB des Etats-Unis a progressé de 3,3% au troisième trimestre en glissement trimestriel annualisé, soit sa hausse la plus marquée depuis trois ans. Du côté des entreprises enfin, la hausse des bénéfices au troisième trimestre a confirmé la solidité du secteur privé.

Le mois de novembre a également été favorable aux actions japonaises

Ignorant le rebond yen, les investisseurs ont salué la poursuite de la reprise. Le PIB du troisième trimestre est ressorti en croissance de 0,3% (en glissement mensuel), soit un septième trimestre consécutif de hausse, la plus longue période d’expansion depuis plus de 10 ans. Même tendance pour les exportations nippones, qui ont progressé de 14% en octobre. Les marchés émergents ont évolué en ordre dispersé. Soutenues par la faiblesse du dollar et l’élan de Wall Street, les actions asiatiques ont terminé le mois sur un bilan positif malgré la faiblesse de la Bourse chinoise. Les actions chinoises ont chuté à la fin du mois en raison des craintes suscitées par les mesures que les autorités envisagent de prendre pour désendetter le pays. En Amérique Latine, l’indice MSCI Latam a reculé, pénalisé par les prises de bénéfices essuyés par les marchés brésilien et chilien notamment.

Le marché obligataire européen n’a guère évolué en novembre avec un Bund 10 ans en léger repli à 0,365%

Les investisseurs n’ont pas été déstabilisés par la crise politique en Allemagne où Angela Merkel a échoué à former une coalition gouvernementale après les élections législatives du 24 septembre dernier. A la fin du mois, l’annonce par Eurostat d’une hausse timide de l’inflation en zone euro en novembre (+1,5% après +1,4% en octobre) a confirmé l’orientation baissière des taux. Les marchés intègrent en effet la possibilité que la BCE puisse rester accommodante au-delà de septembre 2018. Cela alimente le resserrement des spreads entre les taux allemands et les taux des pays périphériques, comme en témoigne le repli de 9 points de base du taux 10 ans italien et surtout, de 20 points de base du 10 ans portugais au plus bas depuis avril 2015. Pénalisé par la crise catalane, le 10 ans espagnol a terminé le mois quasi-stable après des tensions mi-novembre.

Sur le marché du crédit euro, les obligations les mieux notées ont bénéficié de la baisse des taux souverains et de flux à l’achat toujours soutenus, particulièrement sur les échéances les plus longues. Les subordonnées financières et hybrides ont surperformé. Le High Yield, jugé très cher depuis plusieurs mois, a en revanche connu en milieu de mois une correction significative avant de rebondir lors de la dernière semaine.