Des marchés généreusement valorisés : que reste-t-il à anticiper ?

Asset Management

Environnement de marché : entre normalisation observée et espérée

Une économie mondiale caractérisée par un indice de surprise en territoire nettement positif et des prévisions de croissance revues à la hausse : la normalisation est engagée sur le front de la croissance ! Dans ce contexte, les Etats-Unis et la Zone Euro continueraient de se « tirer la bourre », sans qu’une région prenne l’avantage sur l’autre.

Une inflation qui donne l’impression d’être en retard par rapport à la croissance. Sans doute au titre d’une synthèse pas toujours facile à faire entre des forces structurelles qui « coiffent » le mécanisme de normalisation et une dynamique cyclique qui plaide en faveur d’une certaine accélération des prix.

Ce profil de l’inflation force les banques centrales à beaucoup de gradualisme dans le processus de normalisation des politiques monétaires. Pour la Fed américaine, le bas niveau du taux neutre limite sans doute l’ampleur de la remontée à venir des taux longs. En Zone Euro, la visibilité sur l’action d’une BCE toujours assez accommodante est bonne jusqu’en septembre 2018. Au-delà, on ne sait pas bien.

Cette normalisation en « pente douce » pour raison de priorité donnée au cycle réel renvoie à plus tard la prise en compte d’un cycle financier, caractérisé par une montée de l’endettement.

 

Vues de marché : préférence donnée aux actions et vigilance sur la liquidité

Les taux d’intérêt actuels ne peuvent pas être justifiés par les fondamentaux économiques. Par exemple, les taux longs allemands devraient être proche de la croissance actuelle, soit 2,3%. En conséquence les produits de taux constituent une classe d’actif peu attractive avec un risque de perte difficile à corriger si l’inflation augmente. Le risque est aussi la création de bulles spéculatives sur les actifs plus risqués et sur l’immobilier. Néanmoins, l’environnement de banque centrale et réglementaire justifie des taux longs bas pour longtemps (3% maximum pour un « 10 ans »  américain ?).

Si les valorisations des marchés actions semblent élevées, elles sont très attractives en comparaison des produits de taux. Mais attention, des valorisations élevées comme actuellement n’envoient pas un signal fiable sur la direction future des marchés. Surtout quand les attentes de marché restent prudentes, tant sur l’économie que sur les bénéfices des entreprises. Dans ce contexte, nous préférons l’Europe aux Etats Unis.

Finalement, un des risques majeurs sur les marchés est le manque de liquidité. Les volumes échangés sur le marché action ont fondu. La position des « market makers » sur les marchés de taux sont bien trop faibles pour absorber une correction importante. Il nous semble donc qu’il y a un vrai risque de crise de liquidité sur les marchés si la nervosité augmente. Cela pourrait créer une sur-réaction violente.