Elections en France, quels risques sur les marchés ?

Asset Management - Emmanuel Macron Arrivé en tête du premier tour des présidentielles. C’est le soulagement qui domine sur les marchés ce matin au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle française. Certes, la candidate du Front National, Marine Le Pen sera au second tour mais, Emmanuel Macron, identifié comme le plus pro-européen des candidats, arrive en tête des suffrages au premier tour avec 23,75% contre 21,53% pour son adversaire.

Les investisseurs, qui redoutaient ces dernières semaines une finale opposant deux candidats euro-sceptiques, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, parient d’ores et déjà sur une victoire de l’ancien ministre de l’économie, leader du mouvement En Marche ! lors du second tour le 7 mai prochain. L’euro a ainsi atteint en cours de nuit en Asie les 1,0940 dollar, un plus haut depuis le 10 novembre dernier, la menace d’un choc anti-européen s’éloignant.

Sur le marché obligataire, la baisse de l’aversion pour le risque se matérialise par la hausse du rendement de l’emprunt d’Etat allemand à dix ans (Bund), qui rebondit de près de 10 points de base à 0,344% un peu avant 11h. L’écart des rendements entre la France et l’Allemagne (« spread ») se resserre nettement aujourd’hui autour de 47 points de base (pb) en fin de matinée lundi contre 67 pb vendredi dernier et un plus haut à près de 80 pb en février au plus fort des craintes sur une victoire d’un extrême. Le « spread » France / Allemagne n’est pas le seul à bénéficier d’un retour de l’appétit pour le risque. L’ensemble des « spreads » des pays périphériques est également orienté à la baisse.

 

Sur les marchés actions, le soulagement domine également. Le CAC 40 gagnait plus de 4% à l’ouverture ce matin, les valeurs bancaires bénéficiant particulièrement de ce mouvement. Les autres marchés actions européens sont également très bien orientés dans la matinée, l’EuroStoxx s’adjugeant plus de 3% en milieu de matinée.

Au-delà du soulagement initial, une prime de risque devrait perdurer jusqu’aux législatives de juin, liée à la capacité pour le candidat élu à dégager une majorité au Parlement, mais elle sera sans commune mesure avec la perception du niveau de risque si un candidat extrême avait été perçu en capacité de remporter le second tour.

 

Sur le marché du crédit, si les mesures accommodantes de la BCE constituent un soutien majeur au marché euro Investment Grade, les niveaux de valorisation atteints sont tendus. Le crédit offre toutefois toujours un rendement relativement attractif ainsi que de la diversification par rapport aux obligations souveraines.

Frédéric Tassin

Directeur de la gestions Actions chez Aviva Investors France

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