Décembre : bilan contrasté pour les actifs à risque

Asset Management - Les actifs à risque ont vécu un nouveau mois contrasté en décembre. Les indices actions de la zone euro ont poursuivi leur mouvement de consolidation, pénalisés par le rebond de la devise. Aux Etats-Unis en revanche, l’adoption de la réforme fiscale promise par Donald Trump a renforcé l’optimisme des investisseurs. Au total, les places boursières internationales ont vécu une année 2017 faste, soutenues par l’accélération de la croissance. Sur le marché obligataire de la zone euro, les rendements des emprunts d’Etat « cœurs » comme périphériques ont légèrement progressé en décembre dans la perspective d’une accélération de la normalisation de la politique monétaire de la BCE.

ACTIONS

Les principaux marchés actions européens ont accusé en décembre leur deuxième mois consécutif de baisse, pénalisés par des prises de bénéfices et la poursuite du rebond de l’euro, au-dessus du seuil de 1,20 dollar. La vigueur de la monnaie unique a limité la hausse de l’Euro  Stoxx 50 à 6,5% sur un an (en euros, hors dividende). A Paris, l’indice CAC 40 a légèrement surperformé avec un gain annuel de 9,3% (hors dividende). A Londres, le Footsie a terminé l’année sur un plus haut historique grâce à l’accord sur le Brexit et son exposition au secteur des ressources de base. Les Bourses italienne et espagnole ont enregistré les plus mauvaises performances mensuelles de la zone euro en raison du risque politique avec la démission du premier ministre italien et les élections en Catalogne qui n’ont pas clarifié la situation.

Aux Etats-Unis, le rallye s’est poursuivi avec l’adoption de la réforme fiscale de Donald Trump, et ce malgré les doutes concernant son impact sur une économie déjà au plein emploi. Les investisseurs ont également bien accueilli la hausse attendue de 25 points de base des taux de la Fed. Au final, le Dow Jones, et leS&P 500 et le Nasdaq ont enchaîné les records avec une progression quasi ininterrompue sur l’année. Le Nasdaq s’est particulièrement distingué en 2017, soutenu par l’éclatante santé des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) et du secteur des semi-conducteurs. La performance en euro est plus mitigée du fait de la hausse de la devise européenne face au dollar.

Les marchés émergents ont bien tiré leur épingle du jeu en décembre dans le sillage de l’accélération du commerce mondial. L’indice MSCI Latam a surperformé dans le sillage de Wall Street et de la solidité des cours des matières premières. Les actions brésiliennes ont profité du regain de confiance des investisseurs concernant les perspectives budgétaires du pays après le report de la réforme des retraites. Les places asiatiques ont progressé plus timidement, affectées par les craintes d’un ralentissement de la croissance chinoise.

Les actions japonaises sont en légère hausse en décembre. Sans surprise, la banque centrale japonaise a laissé sa politique monétaire inchangée malgré les signes de reprise économique. L’estimation finale du PIB du 3ème trimestre a agréablement surpris, la croissance ressortant à 2,5% (rythme annuel) contre 1,4% en première estimation. Selon l’étude mensuelle Markit/Nikkei auprès des directeurs d’achats, l’activité manufacturière au Japon a connu en décembre sa plus forte croissance en près de quatre ans.

 

TAUX

Les taux longs ont légèrement progressé en zone euro en décembre. Le Bund allemand à 10 ans a terminé l’année à 0,42%, en hausse de 5 points de base sur un mois. L’OAT française de même échéance a, elle, progressé de 10 points de base à 0,77%. Pour sa dernière réunion de politique monétaire de l’année, la BCE a maintenu ses principaux taux directeurs inchangés. Surtout, l’institution a relevé ses prévisions de croissance et d’inflation pour la zone euro pour 2018 tout en confirmant son engagement de maintenir la stimulation monétaire aussi longtemps que nécessaire. Du côté des pays périphériques, le taux 10 ans espagnol termine l’année à 1,55%, le « spread » par rapport à l’Allemagne n’a guère évolué en dépit des élections en Catalogne qui n’ont pas clarifié la situation. Le « spread » italien a, en revanche, grimpé de près de 20 points de base, portant le taux 10 ans à près de 2% en fin d’année, sur fond d’incertitudes politiques. Le relèvement par l’agence Fitch de la notation souveraine du Portugal à BBB le 15 décembre a contribué à faire passer le taux 10 ans du pays sous celui de l’Italie, à 1,91% fin décembre.

Sur le marché de la dette corporate, les performances du mois de décembre se sont affichées plutôt dans le rouge, avec une surperformance des financières et du High Yield. Le bilan de l’année est toutefois nettement positif pour la classe d’actifs.

 

LE SCENARIO ECONOMIQUE

D’après le scénario d’Aviva Investors pour 2018, la croissance du PIB mondial pourrait approcher les 4% en 2018, un rythme jamais atteint depuis 2011. La hausse modérée de l’inflation attendue dans les économies développées devrait compenser une légère baisse de l’inflation dans les marchés émergents. L’environnement de croissance et d’inflation est en adéquation avec la fin progressive des politiques monétaires exceptionnelles menées ces dernières années.

Aux Etats Unis, les perspectives de croissance restent solides. La croissance du PIB du 3ème trimestre a été révisée à la hausse à +3,3% en rythme annualisé, après +3,1% au 2ème trimestre. Selon nous, la Réserve fédérale va relever ses taux à nouveau à deux ou trois occasions en 2018, après la hausse de décembre.

La croissance du PIB de la zone euro est ressortie à 2,6 % en glissement annuel au 3ème trimestre (source Eurostat), soit le rythme le plus rapide depuis la crise financière et deux fois plus important que la croissance potentielle estimée. La croissance s’est généralisée à l’ensemble de la zone. Le programme de rachats d’actifs de la BCE devrait prendre fin en septembre 2018 dans la zone euro.

Pour le Japon, l’évolution récente de l’activité, la rentabilité des entreprises et la croissance des salaires sont cohérentes avec une économie robuste, susceptible de sortir du contexte déflationniste qui domine depuis deux décennies.

En Chine, notre scénario central exclut un « hard landing » (ralentissement brutal). La dynamique économique a réservé de bonnes surprises ces derniers mois, ce qui suggère que l’objectif annuel de 6,5 % devrait être nettement dépassé.