Dans un contexte économique plus favorable, la BCE amorce un léger virage

Asset Management - La croissance dans la zone euro a été confirmée à +1,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre, après +1,7% au troisième, ce qui porte la croissance 2016 à +1,7%, après +2,0% en 2015.

Le détail du PIB montre que la consommation a été le principal moteur de la croissance. L’investissement et la variation des stocks ont également soutenu l’activité alors que le commerce extérieur a été un frein. Pourtant, les exportations ont été dynamiques (+6,1% en rythme annualisé), mais pas suffisamment pour compenser la forte hausse des importations (+8,0% en rythme annualisé).

Les statistiques disponibles pour le premier trimestre sont encourageantes pour la croissance. Les ventes au détail dans la zone euro se sont repliées à la marge en janvier (-0,1% m/m) mais les ventes de voitures sont restées bien orientées en février (+0,9% m/m) et la production industrielle est repartie à la hausse en janvier (+0,9% m/m), après une nette baisse en décembre, grâce au rebond en Allemagne.

En outre, en dépit des incertitudes politiques, le climat des affaires continue de s’améliorer. L’indice PMI composite pour l’ensemble de la zone euro a augmenté de 54,4 à 56 en février, un niveau qui est cohérent avec une croissance supérieure à 2,0%. L’inflation globale poursuit sa remontée et a atteint +2,0% sur un an en février, contre +1,8% en janvier. En revanche, à +0,9%, l’inflation sous-jacente est encore très modérée.

Dans ce contexte, la BCE a maintenu le statu quo lors de sa réunion du 9 mars 2017. Elle semble néanmoins avoir amorcé un léger virage dans sa communication, Mario Draghi ayant indiqué que les membres du Conseil avaient brièvement discuté une modification du guidage des anticipations (« forward guidance ») sur les taux d’intérêt. Pour l’instant, la BCE prévoit de les maintenir « à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs ». Le discours de la BCE sur l’économie était également plus positif, bien que Mario Draghi a souligné la faiblesse de l’inflation sous-jacente, en raison notamment d’une croissance insuffisante des salaires.

Comme le laissaient attendre les derniers sondages, le parti libéral (VVD) du premier ministre, Mark Rutte, est arrivé en tête des élections législatives néerlandaises.

Selon des résultats encore provisoires, il aurait remporté 33 sièges sur les 150 de la chambre des députés, lui permettant d’organiser une nouvelle coalition. Avec seulement 20 sièges remportés, le parti eurosceptique de Geert Wilder (PVV) n’a pas réalisé la percée attendue, un signal favorable en amont des élections françaises où le contexte est néanmoins différent.

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Matthieu Grouès - Lazard Frères Gestion

Associé Gérant et Responsable des gestions institutionnelles

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