Le caractère dysfonctionnel de Washington une fois encore en « tête de gondole »

Asset Management - Aujourd'hui à l'actualité : la puissance du yuan chinois, le dysfonctionnement de l'Administration fédérale américaine et les discussions autour du Brexit.

Commençons par un petit point de marché. Sur fond de marché des actions américain fermé hier (le Martin Luther King day), peu de mouvements notables ont été observés.

Puissance de la devise chinoise

Le yuan a atteint un plus haut sur deux ans par rapport au dollar américain. En fait, la gestion du CNY par les autorités chinoises ne change pas de modèle. La référence pour les opérations de Fixing reste le taux de change effectif de l’USD. La baisse de celui-ci participe de la hausse de celui-là. Notons qu’ainsi la devise chinoise reste assez stable vis-à-vis d’un panier de monnaies. Comment ne pas tirer de ce double mouvement une impression de confort pour les autorités chinoises : le change est sans (nouvel) impact sur les équilibres macroéconomiques du pays et la force du CNY par rapport à l’USD participe d’un élément de contexte pour « calmer » les tentations protectionnistes en provenance de la Maison Blanche. Remarquons qu’hier la télévision publique chinoise rapportait des propos du Président Xi en faveur d’une approche constructive du dossier des différents commerciaux.

En attendant le budget 2018 américain

L’Administration fédérale connaîtra-t-elle un shutdown (la fermeture d’une partie importante de ses services et donc de ses capacités à engager des dépenses) à partir de vendredi prochain (le 19 janvier) ? Oui, si de nouvelles autorisations de dépenses ne sont pas votées. Sachant que Washington continuera de « vivre d’expédients » tant que le budget 2018 n’aura pas été voté. Rappelons qu’aux Etats-Unis l’exercice fiscal commence le 1er octobre de l’année précédente. Tout ceci est incroyablement dysfonctionnel ; mais ne semble pas préoccuper grand monde. Au-delà de ce jugement de valeur, il faudra être attentif au rapprochement entre les positions des Démocrates et des Républicains sur le dossier de l’immigration (avant tout le traitement réservé aux personnes de moins de 31 ans, arrivées aux Etats-Unis avant d’avoir 16 ans et présents sur le territoire de façon permanente depuis juin 2007 ; on les appelle les Dreamers). Disons que pour le moment le marché est confiant dans la capacité des politiques à s’entendre sur le dossier.

Du côté de la Zone Euro

Notons les propos du gouverneur de la banque centrale d’Irlande. Pas tant ceux sur le réglage de la politique monétaire de la BCE. Philip Lane a repris à son compte l’idée maintenant bien renseignée d’une communication davantage centrée sur les taux d’intérêt que sur les achats de titres. Il est plus intéressant de noter ses propos sur le Brexit : une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans période de transition ferait courir un risque en matière de stabilité financière à la Zone Euro. Les propos paraissent faire écho à ceux de Mark Carney (gouverneur de la Bank of England) tenus l’an dernier. Pourtant cette position n’est pas celle défendue par Mario Draghi, qui considère que le risque est surtout du côté britannique. Biais géographique et culturel ou vraie question ? Le point est à investiguer.

Restons avec la BCE, pour noter les achats de titres la semaine dernière : 7,1 milliards d’€ d’obligations d’Etat et 1,4 milliards d’obligations d’entreprises. On est bien peu ou prou sur le rythme de 30 milliards d’achat par mois. En revanche, la proportion entre titres publics et titres privées est de 85% vs 15%. En rythme de croisière, on s’attend plutôt à quelque chose autour de 70% – 30%.

Revenons à la discussion autour du Brexit, pour noter un paradoxe, voire une ironie. Le gouvernement britannique s’interroge sur la bonne méthode en matière de discussions commerciales. Soit une approche Top-Down, avec l’idée qu’en matière de réglementation le RU reste alignée sur l’UE, sauf volonté de faire autrement dans tel ou tel secteur. Soit une approche Bottom-Up, en partant d’une « page blanche » et en décidant au cas par cas un alignement éventuel sur la réglementation de l’UE. Sans surprise les soft brexiters embrassent la première option et les hard brexiters la seconde. L’ironie, pour y arriver, est que la position de Bruxelles est du type Top-Down !

Mots-clés : - - - -