2018 : La vigueur de l’économie mondiale soutient les actifs risqués

Asset Management - Les actifs risqués ont vécu un mois de janvier particulièrement dynamique, soutenus par la confirmation de la vigueur de l’économie mondiale. Les actions émergentes se sont une nouvelle fois distinguées et les marchés actions américains ont continué de bénéficier de l’effet « réforme fiscale » et des bons résultats des entreprises. Les actions européennes sont reparties à la hausse, freinées toutefois par la progression de l’euro. Les taux souverains se sont nettement redressés tant aux Etats-Unis qu’en Europe, le retour de l’inflation à l’échelle mondiale confortant le scénario d’une accélération de la normalisation des politiques monétaires. Sur le marché du crédit, les « spreads » ont poursuivi leur contraction.

Les actions

Les actions américaines ont poursuivi leur rallye en janvier, soutenues par la bonne orientation de l’économie (la croissance du PIB a été de 2,3% en 2017 et le taux de chômage est à un creux de 17 ans à 4,1%). Wall Street a également bénéficié de la révision de la hausse des prévisions de résultats après le vote de la réforme fiscale de Donald Trump. Par ailleurs, les investisseurs ont bien accueilli les conclusions de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed. La banque centrale a indiqué sa plus grande confiance à la fois dans les perspectives de croissance et d’inflation. La Fed a maintenu inchangés ses taux directeurs, mais a renforcé la probabilité d’une nouvelle hausse des taux en mars. Enfin, les actions ont profité de la faiblesse du dollar. En hausse de plus de 3% en janvier, l’euro a franchi le seuil des 1,25 dollar pour la première fois depuis plus de trois ans, réduisant la performance du marché américain pour un investisseur en euro.

Les principaux marchés actions en zone euro ont également bien débuté l’année, même s’ils ont été freinés par l’appréciation de la devise. La zone euro a connu en 2017 sa plus forte croissance économique depuis une décennie (+2,7%). L’inflation a ralenti en janvier dans la zone euro, à 1,3% (estimation Eurostat) après 1,4% en décembre, justifiant la prudence de la Banque centrale européenne (BCE) vis-à-vis de la normalisation de sa politique monétaire. Enfin, les premières publications de résultats annuels, globalement supérieures aux attentes, aux Etats-Unis et en Europe, ont rassuré. Contre la tendance, la Bourse de Londres a terminé le mois dans le rouge, pénalisée par l’appréciation de la livre liée aux espoirs d’un Brexit « soft ».

Après deux premières semaines de hausse dans le sillage de Wall Street, le marché japonais a ensuite marqué le pas, pénalisé par la hausse du yen. Le Nikkei a cependant atteint en début de mois soit son plus haut niveau depuis 26 ans.

Début d’année en fanfare sur les marchés émergents. Toutes les régions ont profité de l’embellie. L’Asie a bénéficié de la résistance inattendue de l’économie chinoise dont le PIB ressort en hausse de 6,9% en 2017, en accélération d’une année sur l’autre pour la première fois depuis 2010. En Amérique Latine, le Bovespa brésilien a tiré son épingle du jeu alors que la réforme des retraites semble sur de bons rails.

Les taux

En janvier, les dégagements se sont poursuivis sur les marchés obligataires des deux côtés de l’Atlantique, dans un contexte de hausse de l’appétit pour le risque. Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans a grimpé de 30 pb à 2,71%, un plus haut depuis avril 2014, bénéficiant du renforcement des anticipations de hausse des taux de la Fed et d’une remontée des anticipations d’inflation. L’Europe a suivi cette tendance, comme en témoigne le bond de 27 pb du Bund 10 ans à 0,7%. En France, le rendement de l’OAT 10 ans, a grimpé de 19 pb à 0,97%. Du côté des pays périphériques, les emprunts d’Etat ont globalement surperformé, soutenus par des décisions favorables des agences de notation. Fitch a relevé sa note sur l’Espagne de BBB+ à A- tandis que Standard &Poor’s a relevé la sienne sur la Grèce de B- à B. Résultat, le 10 ans espagnol a abandonné 14 pb à 1,42% et le 10 ans grec a perdu 36 pb à 3,71%. Sur le marché du crédit, les « spreads » ont continué de se resserrer, bénéficiant de la hausse de l’appétit pour le risque. La conjonction d’indicateurs économiques solides et de résultats d’entreprises supérieurs aux attentes ont attiré les investisseurs à la recherche de rendement. La hausse des taux a toutefois pesé sur la performance, ne permettant pas à tous les segments de marché de terminer le mois dans le vert. Une fois de plus, les émissions les plus risqués (High yield, hybrides…) ont mieux tiré leur épingle du jeu.

Le scénario économique

D’après le scénario d’Aviva Investors, la croissance du PIB mondial pourrait approcher les 4% en 2018, un rythme jamais atteint depuis 2011. L’environnement de croissance et d’inflation est en adéquation avec la fin progressive des politiques monétaires exceptionnelles menées ces dernières années.

  • Aux Etats Unis, les perspectives de croissance restent solides. Le PIB a progressé de 2,6% au 4ème trimestre, selon la première estimation du département du commerce, portant la croissance à 2,3% en 2017, première année de mandat de Donald Trump. Selon nous, la Réserve fédérale va relever ses taux à nouveau à trois occasions en 2018.
  • La croissance du PIB de la zone euro est ressortie à 2,5 % en 2017, la meilleure performance depuis 2007 (source Eurostat), soit le rythme le plus rapide depuis la crise financière et deux fois plus important que la croissance potentielle estimée. La croissance s’est généralisée à l’ensemble de la zone. Le programme de rachats d’actifs de la BCE devrait prendre fin en septembre 2018 dans la zone euro.
  • Pour le Japon, l’évolution récente de l’activité, la rentabilité des entreprises et la croissance des salaires sont cohérentes avec une économie robuste, susceptible de sortir du contexte déflationniste qui domine depuis deux décennies.
  • En Chine, notre scénario central exclut un « hard landing » (ralentissement brutal). La dynamique économique a réservé de bonnes surprises ces derniers mois, ce qui suggère que l’objectif annuel de 6,5 % devrait être nettement dépassé.