En 2017, 2 entreprises françaises sur 3 misent l’investissement

Asset Management - Euler Hermes, a interrogé, entre janvier et avril 2017, plus de 1 000 PME et ETI françaises sur leurs intentions d’investissement, l’état de leur trésorerie et de leur carnet de commandes. Ce baromètre apporte une analyse exclusive de la situation actuelle des entreprises et de leurs préoccupations en termes de demande et d’investissement, à l’aube d’un nouveau quinquennat.

Investissement : les entreprises ont toutes les cartes en main

La consommation des ménages sera le principal moteur de l’économie française en 2017, contribuant à hauteur de 1,1 point à la croissance du PIB, et attendue en hausse de +2,1% en 2017 et +2,3% en 2018 (+2,3% en 2016). Les ménages français reprennent confiance (indice à 100, son meilleur niveau depuis mai 2007). Aussi l’investissement des ménages devrait-il croître de +3,6% en 2017 et +4% en 2018, après +2,4% en 2016, en droite ligne avec le rebond du secteur de la construction. L’investissement public sera lui aussi au rendez-vous dès 2018. Il devrait augmenter de +2% dès 2018, après -0,7% en 2017 et -0,1% en 2016. Toutes les composantes de l’investissement sont au rendez- vous. Après +2,8% en 2016, l’investissement total devrait accélérer à +3,2% en 2017.

Pour les entreprises, ce regain de demande est le bienvenu. Les chiffres d’affaires dans l’industrie hors énergie devraient croître plus rapidement en 2017 et en 2018 à +2,2% (+1,3% en 2016), aussi portés par d’avantage d’inflation (+1,1% en 2017 après 0,2% en 2016). En revanche, les marges des entreprises stagnent à 31,4% depuis deux trimestres, alors que l’effet des mesures de soutien (CICE) et du pétrole peu cher s’estompe. Le rôle des politiques économiques aura été majeur dans le rebond de l’investissement des entreprises : il s’est accéléré en 2016 (+3,6%), soutenu par la mesure de sur-amortissement, qui a contribué pour moitié à cette performance.

Au-delà de la confiance, le programme économique du Président devrait porter l’investissement des entreprises par davantage de demande, un contre-choc fiscal et un plan d’investissement public. Tout d’abord, la substitution des cotisations-employés par une hausse de 1,7 point de la CSG, et l’exonération de la taxe d’habitation pour 80% de la population française devraient soutenir la demande. Ensuite, la baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% et le recul de 6 points des cotisations sociales employeur devraient stimuler les marges. Enfin, le plan d’investissement public de 50 Mds EUR prévus sur 5 ans devrait à peine permettre de renouer avec le niveau de 85 Mds EUR enregistré en 2012. D’ailleurs, le déficit public se maintient au-delà de 3% du PIB (3,2% en 2018).

Au final, l’investissement des entreprises est attendu en hausse à +2,9% en 2017 et +3% en 2018. Malgré cette embellie, le gap d’investissement reste difficile à résorber : il s’élève à 38 Mds EUR contre 40 Mds EUR en 2015. Au rythme actuel, il faudrait 15 ans pour combler ce retard.

La pression sur les prix est le problème majeur d’une entreprise sur deux, mais les fondamentaux financiers se sont renforcés

Avec une demande de retour, et des trésoreries renforcées, les entreprises françaises témoignent de velléités croissantes d’investissement. En 2017, 2 entreprises françaises sur 3 investiront au moins autant qu’en 2016 (59% en 2015). Au final, 32% des entreprises envisagent d’augmenter leurs efforts d’investissements par rapport à 2016. Seulement 28% des entreprises françaises ne tournent pas à plein régime, d’où cette volonté d’investir plus pour répondre au supplément de demande.

53% des entreprises sondées privilégient un investissement offensif : augmentation des capacités de production, lancement d’une nouvelle activité, dépenses de R&D, opération de croissance externe ; elles étaient la moitié en 2015. Les secteurs des services (65% d’investissement offensif) et des biens de consommation (63%) semblent les plus offensifs, peut-être parce qu’ils y sont forcés par la révolution digitale.