Le crowdfunding immobilier : nouvel eldorado des investisseurs ?

Asset Management - Avec des propositions d'investissement dès 1000 euros et des rendements élevés, aux alentours de 10%, le crowdfunding immobilier est la voie d'investissement tendance auprès des investisseurs. Presque trop beau pour être vrai. Alors, sur qui pèse le risque de l'investissement ? Le crowdfunding est-il viable ?

Les taux de collecte des plateformes de crowdfunding immobilier ne cessent d’augmenter d’année en année. En moyenne, un particulier injecte 10 000 euros dans un projet. Encore plus s’il s’agit d’une société.  Et pour cause, ces plateformes promettent des taux d’intérêts élevés, aux alentours de 10%. Une aubaine pour les investisseurs. Auraient-ils trouvé leur poule aux œufs d’or ?

2008 et la crise financière a vu bon nombre de promoteurs immobiliers à court de fonds propres pour financer leurs projets de constructions. Il a donc fallu trouver de nouveaux moyens de se financer. C’est à ce moment-là que le crowdfunding immobilier s’est vu pousser des ailes. En 2016, il existait 17 plateformes de crowdfunding immobilier en France, soit 6 de plus que l’année précédente.

La raison d’un tel succès repose sur le rapport entre les taux de rendement attractifs annoncés par la plateforme et les risques moindres pris par l’investisseur.

L’investissement en crowdfunding immobilier intervient, en effet, une fois seulement après que le promoteur ait obtenu sa GFA (Garantie Financière d’Achèvement). Il semble dont que le risque pèse sur le promoteur, puisqu’il engage, en premier lieu, ses fonds propres et la faisabilité du projet.

Le promoteur tire évidemment partie de cet engagement. D’une part, la rémunération des investisseurs via des plateformes de crowdfunding sera moins élevée que s’il faisait appel à des investisseurs privés – puisque ceux-ci interviendraient bien en amont du projet. D’autre part, les fonds apportés grâce à la collecte de la plateforme permet au promoteur de réinvestir ses fonds propres plus tôt, sur un autre projet. Il augmente donc sa productivité.

Cependant, le risque pour l’investisseur n’est pas nul.

Une faillite du promoteur est toujours envisageable, malgré toutes les précautions que prétend prendre la plateforme. Il convient donc de bien se renseigner sur le projet : sa commercialisation, la santé financière du promoteur, son expérience, ses dernières opérations, ainsi que le sérieux de la plateforme qui propose le projet. Les plateformes de crowdfunding immobilier n’exemptent pas l’investisseur d’effectuer un travail de vigilance.

Outre le risque de perte partielle ou  totale du montant investi, l’AMF signale également, pour ce type de placement, un risque d’illiquidité durant la réalisation du projet. Il est en effet impossible pour l’investisseur de sortir de son investissement. Le crowdfunding immobilier se constitue comme un « anti-livret A » : le fonds est inaccessible durant la réalisation totale du projet du promoteur.

Le crowdfunding immobilier offre bien des avantages, mais il n’y a pas d’investissement miracle. Un rendement élevé, à taux fixe, peut paraître attractif mais il n’en demeure pas moins que taux d’intérêt élevé rime avec forte prise de risque.

Charlyne Alloin

Rédactrice - Le Courrier Financier

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